CHANCO Roland

CHANCO

Roland CHANCO est né en 1914 à Reignac (Indre) Il est décédé en 2017. Peintre Post-cubiste à tendance expressionniste. Peignant dès l’enfance, c’est cependant attiré par la sculpture que dans les années 1930 Roland Chanco quitte sa Touraine natale pour Paris où il fréquente l’atelier de Marcel Gimond. Puis, il abandonne la sculpture pour la peinture et la couleur. À Montmartre, il fréquente les ateliers d’Edmond Heuzé, d’Utrillo, de Gen Paul ; Il y rencontre Pablo Picasso, ce dernier remarque la vigueur de ses toiles. Dans ses premières années parisiennes et jusqu’en 1939, il peignait des paysages urbains entre postimpressionnisme et expressionnisme.

En 1942, sans pour autant délaisser sa peinture de paysages, c’est sous la double inspiration des drames de la Seconde Guerre mondiale et de son admiration pour Georges Rouault que Roland Chanco entre dans sa « période noire », ainsi qualifiée pour les sujets (toiles et pastels) fortement cernés de noir.

Il quitte Paris en 1947 pour se fixer sur la Côte d’Azur, dans un premier temps à Antibes où il côtoie Joan Miró, Jean Lurçat, Jules Cavaillès, Roger Limouse, Jean Cocteau et Jacques Prévert, continuant d’y fréquenter Picasso, rencontrant le céramiste Pierre Lebasque chez qui il réalise des pièces en céramique en compagnie de Marc Chagall.

Entre 1952 et 1958, ses recherches le conduisent à rehausser ses peintures de collages (tels des bribes de journaux dans la gouache-pastel L’homme à l’imprimé, 1952, des fragments de tissus et de papiers peints dans la toile Femme se peignant, 1956), mais aussi à faire l’expérience de l’abstraction.
Optant dans un second temps pour une vie solitaire et silencieuse et se fixant à cette fin à Roquefort-les-Pins.

C’est en 1960 que Roland Chanco détruit la plus grande partie de son œuvre peint afin de s’adonner dans la plus grande liberté d’esprit aux nouvelles recherches qui l’amènent quelques années plus tard à s’intéresser au principe des miroirs multiples dont l’aboutissement sera sa « période kaléidoscopique ». Il adopte une manière, issue en droite ligne du cubo-expressionniste de Picasso, mais d’un caractère clownesque, ne serait-ce que par les sujets ou l’interprétation qu’il en donne dans une exubération joyeuse. Sa décomposition cubiste laisse le sujet très lisible, peint dans une gamme chromatique violente, plutôt incandescente.

Après 1970, à ses peintures de personnages, il ajouta des natures mortes, très construites, sursaturées à partir d’une surabondance d’éléments, guitares, pots, corbeilles, carafons, coupes, verres, fruits, poissons, homards, et jusqu’au chat vivant attiré par l’odeur, posés sur des nappes bariolées couvrant la table entourée de chaises. En regard de la référence évidente au Picasso tardif, l’oeuvre paraît certes mineure, un peu la faute au côté clownesque signalé, auquel d’ailleurs échappent les natures mortes. Mais, dans les mêmes marges de l’exemple picassien, on connaît bien d’autres oeuvres qui ne présentent pas cette densité.