Chapelle Sainte Anne de Penchateau
Le Pouliguen comportait jadis plusieurs villages isolés du bourg. L’un d’eux, à Penchâteau, conserve encore sa chapelle.
La Chapelle de Penchâteau, dite chapelle Sainte Anne, est en réalité dédiée à Saint Julien. C’est certainement le monument le plus ancien de la commune. Elle est inscrite à l’inventaire des monuments historiques comme étant du XVe siècle depuis 1925, ainsi que le calvaire sur la place.
Sur d’anciennes cartes, on lit » Pointe Saint Julien » au lieu de » Pointe de Penchâteau « .
La chapelle latérale, primitivement dédiée à St Guillaume est depuis longtemps consacrée au culte de Ste Anne, patronne de la Bretagne.
Un premier édifice du culte, fondé peut-être dès le IXe siècle, par l’unique évêque de Guérande, Gislard, fut érigé en chapellenie en 1360, c’est-à-dire pourvu de revenus sur des salines, assurant l’exercice régulier des offices religieux.
Rognée après une attaque des calvinistes, elle datait sans doute des XIVe-XVème. Elle fut restaurée et rouverte au culte sous Charles X
Autrefois la Chapelle devait être un peu plus longue et avancer davantage sur la place.
En effet, la distance entre le mur de façade et la première travée de la charpente est plus courte que les autres intervalles : on a supposé que les Huguenots, vers le milieu du XVIe siècle, détruisirent en partie l’édifice.
Quelques pierres alignées à environ 3 m. de la façade nord-ouest pourraient être les vestiges d’un ancien pignon.
Vers 1560, la Chapelle de Penchâteau fut érigée en » chapellenie » dépendante de Batz et desservie par des chapelains jusqu’en 1792.
A la veille de la Révolution, les revenus assurant l’exercice régulier du culte provenaient de l’exploitation de 47 œillets de marais salants.
A la sainte Anne, le 26 juillet, il y avait un pardon autour de la chapelle au son des binious et des bombardes.
On y bénissait le blé nouveau et le sel fraîchement cueilli qu’on déposait sur le socle de la vieille croix de granit.
On bénissait aussi la mer, dans son décor nocturne, du balcon de la propriété voisine.
La charpente présente des entraits dits engoulés, avec aux extrémités un engoulant, gueule sculptée de saurien.
Au fond du chœur à l’extrémité de chaque sablière, contre le mur du chevet, deux visages humains fortement joufflus.
La chapelle conserve de nombreuses œuvres, en particulier deux bas-reliefs en albâtre, fragments d’un ancien retable du 16ème siècle. Ils sont d’origine anglaise et représentent » Le couronnement de la Vierge » et » L’adoration des Mages « .
Au-dessus de la porte latérale, Une Vierge à l’enfant dite » Vierge à l’oiseau » est en bois polychrome.
Un peu plus loin, » Ste Pétronille « , statue en pierre calcaire polychrome. L’inscription latine de la banderole peut se traduire » A Aurea Petronillia, la très chère fille « . Les anciens rois de France manifestèrent une dévotion particulière à l’égard de cette noble patricienne, fille spirituelle de St Pierre.
Dans le chœur, de chaque côté du maître-autel, à droite » Ste Anne et la Vierge Marie « , statue en métal représentative de l’art religieux au 19ème siècle. A gauche, » Ste Barbe « . statue du 16ème siècle en bois polychrome. La sainte s’appuie du coude gauche sur une tour. La tour est l’attribut constant de Ste barbe Elle tient un livre ouvert dans la main droite et à l’origine tenait de la main gauche, une palme, symbole de son martyre.
Au-dessus de la porte de la sacristie, une statue en bois polychrome de » Ste Marguerite « . La sainte est couronnée et coiffée comme les dames de la cour au 16ème siècle. Il s’agit certainement de Marguerite, reine d’Ecosse (1046-1093), civilisatrice, réformatrice ; elle fut aimée et célébrée pour sa piété et sa charité. C’est la sainte patronne de l’Ecosse depuis le 17ème siècle.
Dans la chapelle latérale, deux autres statues intéressantes, » La Vierge au Gloria » ou » Vierge à la Bourse » statue en pierre polychrome du 16ème siècle et » Ste Anne Trinitaire » en pierre polychrome.
Ce groupe de trois personnages représente Ste Anne, la Vierge Marie tenant dans ses bras l’enfant Jésus écrivant. On remarque un ange au pied de chacune des deux statues décrites ci-dessus. L’ange marque la sainteté de ces personnes.
Parmi les tableaux, il faut signaler » Daniel dans la fosse aux lions « , probablement une copie faite au 19ème siècle dont on notera la luminosité de l’ange et la finesse de sa chevelure et un » Saint Pierre » dans la chapelle latérale. Il s’agit d’un repentir ou reniement de St Pierre (présence du coq). Le tableau et le cadre peuvent être datés du début 18ème siècle.
Autre objet marquant de cette chapelle, la reproduction d’un tableau ex-voto intitulé » La Rosalie perdue ».
Artiste : Jacques Moreau-Gaudry, peintre
Renseignements
Site : www.lepouliguen.fr
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