Sur les bancs de l’école, il fut puni pour avoir exécuté le portrait de son instituteur. Celui-ci pensait que cette exécution était condamnable. Non, le dessin n’est pas voleur d’âme ; bien au contraire, il la révèle et lui donne vie. Le jeune Guy-Louis ne fut pas sensible à la sanction de son premier maître car, depuis et encore aujourd’hui sur toutes banquettes, crayon en main, il interroge sur le vif, les traits indiscrets des visages. L’observation attentive, avec en main un outil qui dépose une trace évocatrice sur un support, fut-il improvisé, est l’un des moyens de la connaissance.
Guy-Louis est curieux, il veut savoir.
Il a commencé son parcours artistique par la céramique. Le façonnage de l’argile puis sa cuisson et ensuite son émaillage est régit par des lois alchimiques. Les métiers d’arts et en particulier ceux ancestraux du feu, imposent des contraintes que l’artiste-artisan apprivoise puis les métamorphoses en beauté.
La peinture de Guy-Louis se souvient de ces bénéfiques exigences de la matière. Un pinceau frivole, peut se permettre d’être volage. Celui de Guy-Louis évite cette légèreté ; il scrute et pénètre l’apparence pour atteindre l’indicible.
Une image devient une peinture lorsque ses formes et ses couleurs, en bel ordre assemblé (dixit Maurice Denis), deviennent une symphonie chargée d’émotion. Les œuvres de Guy-Louis sont ainsi composées comme une partition, en touches, doubles touches, triples touches…en accords majeurs ou mineurs de couleurs et valeurs. En belle concordance de muses, elles ont très souvent pour sujet des musiciens. Je me souviens de la « répétition de clarinette et hautbois » du Salon des Beaux Arts 2013 de la SNBA.
Guy-Louis est un artiste qui sait voir, qui sait percevoir et puis faire entendre des nuances assemblées, semblables aux confidentielles harmonies.
Ecoutons l’intériorité musicale de sa palette.
Michel King
Président de la SNBA
Peintre de la Marine
Lieu d’exposition : LE CROISIC : Chapelle du Crucifix